Bien que certains entrepreneurs arrivent aisément à autofinancer leur projet dès le départ, il deviendra inévitable pour eux d’injecter des ressources financières à un moment ou à un autre.

Le financement est une étape-clé dans un démarrage d’entreprise. Il départage les projets mort-nés des projets qui passeront le cap critique des cinq premières années.

Cela dit, beaucoup d’entrepreneurs y voient tout un casse-tête. Ils ont de nombreuses questions qui restent sans réponse.

Comment m’y prendre pour financer mon projet? À qui et comment dois-je présenter une demande de financement? Comment convaincre les bailleurs de fonds d’embarquer dans mon projet? Si j’essuie un refus, est-ce définitif? Comment puis-je bien me préparer en amont du processus?

Au final, est-ce si compliqué de financer son projet d’affaires?

La réponse est non!

Je vous rassure, c’est beaucoup plus simple que vous ne le croyez! Pour vous aider dans cette étape charnière de votre démarrage d’entreprise, je vous présente ici quelques conseils-clés en la matière.

Devenez un expert de votre coût de projet

Je ne le dirai jamais assez, l’entrepreneur doit devenir un expert de son coût de projet. Étant l’architecte du projet d’affaires, il est le seul qui soit en mesure de se prononcer sur son coût global. Qui plus est, l’entrepreneur doit être en mesure d’expliquer en détail ce coût de projet qu’il avance. C’est réellement la clé!

Mais pourquoi est-ce si important de connaître en détail son coût de projet?

Principalement, pour deux raisons. Dans un premier temps, les bailleurs de fonds voudront savoir ce à quoi serviront leurs fonds. Autrement dit, ils voudront comprendre comment seront dépensées les sommes octroyées.

Il faut comprendre que certains bailleurs de fonds ont des restrictions quant à ce qui peut et ne peut pas être financé avec leurs fonds. Cela varie en fonction de leurs politiques d’investissements et du risque qu’ils acceptent de prendre dans le projet. Par exemple, certains prioriseront le financement d’équipements puisque ce sont des actifs tangibles. D’où l’importance pour eux de savoir ce à quoi serviront leurs fonds.

Également, le fait de détailler son coût de projet est un exercice de planification en soi. Cela permet de s’assurer que toutes les ressources nécessaires au démarrage ont été recensées, sans exception. Puis, l’exercice permet de prendre contact avec les différents fournisseurs de produits et de services afin valider les différents coûts postulés. Ayant en main quelques soumissions, le coût de démarrage est alors beaucoup plus fiable. Par ailleurs, la recherche des différents fournisseurs étant alors complétée, le déploiement du projet se fera beaucoup plus facilement par la suite. Voilà pourquoi détailler son coût de projet est un exercice de planification.

Pour établir votre coût de projet, demandez-vous simplement quelles ressources sont nécessaires pour le réaliser? Faites-en une liste exhaustive. Vous serez surpris de constater qu’en y pensant bien, certains éléments inattendus feront surface. C’est précisément le but de l’exercice.

Faites des projections financières réalistes

Bien connaître son coût de projet ne suffit pas à convaincre un bailleur de fonds. Encore faut-il connaître son potentiel de rentabilité.

Pour démontrer que son projet est viable et rentable, l’entrepreneur doit être en mesure d’estimer ses coûts d’opération ainsi que son chiffre d’affaires.

Alors que l’estimation des coûts d’opération est une démarche relativement simple, l’exercice se corse quand vient le temps d’estimer les ventes. Il existe différentes méthodes d’estimation des ventes, que nous ne regarderons pas en détail dans cet article. Retenons ici simplement que le mot d’ordre est d’être réaliste.

Plusieurs entrepreneurs tentent de démontrer le fort potentiel de leur projet d’affaires en projetant des ventes gargantuesques. Alors qu’ils croient faire saliver les bailleurs de fonds, une telle approche leur fait plutôt perdre toute crédibilité.

Il faut bien comprendre que les bailleurs de fonds en entrepreneuriat ont évalué des centaines de projets d’affaires. Ils en ont vu des tonnes et rares sont les prochains Facebook. Avec des projections plus modestes, l’entrepreneur leur démontre le réalisme de son projet.

Sachez à qui vous vous adressez

Il n’est pas rare de voir des entrepreneurs s’entêter à demander des fonds qu’ils ne peuvent tout simplement pas obtenir. C’est perdu d’avance pour eux, mais ils s’entêtent tout de même à les demander. C’est une erreur classique à l’étape du financement.

Le problème réside dans le fait que plusieurs entrepreneurs font de tout refus de financement une affaire personnelle. Ils tombent alors automatiquement en mode argumentation, tentant de convaincre le bailleur de fonds de financer le projet.

Il est important de comprendre que tous les fonds ne sont pas pour tous les projets!

Certains fonds rejettent d’avance certains projets en fonction de leur secteur d’activité, de leur taille, de leur stade de développement ou encore de leur niveau d’innovation. Il faut donc savoir à quelle porte aller cogner et éviter à tout prix de s’acharner sur les fonds qui ne peuvent pas financer le projet.

Avant même de présenter une demande de financement, vous devez donc avoir étudié l’écosystème entrepreneurial. Quels sont les bailleurs de fonds dans votre localité? Combien de financements octroient-ils annuellement? Quels sont les projets qui ont été financés par ces fonds l’an dernier? Quels sont les critères d’admissibilité pour ces fonds? Puis, ayez une discussion franche avec le conseiller sur vos chances réelles d’obtenir du financement pour votre projet.

Par exemple, chez Futurpreneur Canada, nous sommes fiers d’adopter une philosophie de démocratie entrepreneuriale. Notre financement de démarrage d’entreprise est l’un des moins restrictifs de tout le Canada, permettant à tout projet viable de voir le jour. Annuellement, notre programme finance plus de 1000 nouvelles entreprises, d’un océan à l’autre.

Calmez-vous, un refus est rarement définitif!

Depuis mes débuts en développement économique, j’ai travaillé avec plus de 80 différents bailleurs de fonds en démarrage d’entreprise. Rares sont ceux qui refusent de reconsidérer un projet dans le futur si la situation s’est améliorée.

Cela dit, peu d’entrepreneurs acceptent aisément un refus en matière de financement. Ils tentent de faire changer la décision sur-le-champ, car ils ne veulent pas modifier leur échéancier de déploiement.

Si vous essuyez un refus, un seul conseil : prenez une bonne respiration!

Il est probable que ce refus soit en fait une bénédiction! En développement économique, l’accompagnement et le financement sont indissociables. Si votre projet n’a pas été financé, c’est probablement parce que le modèle d’affaires doit être retravaillé, partiellement ou entièrement.

En prenant bonne note des réserves qui ont émis lors du refus de financement, vous prenez alors les rênes de la gestion des risques de votre projet. Bien que ce moment puisse être difficile pour votre ego, le fait de retourner aux planches à dessin sera bénéfique pour votre aventure entrepreneuriale. Cela dit, c’est rarement ce que l’on veut entendre lorsqu’on essuie un refus.

Le financement est une démarche

L’étape du financement n’est pas instantanée. C’est plutôt une démarche qui demande une certaine planification. Vous l’aurez compris, financer son projet d’affaires demande du temps, de la patience et surtout une réflexion profonde sur son projet.

En acceptant d’entrée de jeu que le financement et l’accompagnement soient indissociables, vous tirerez réellement tous les bénéfices de ce passage obligé qui, au final, vous propulsera au lieu de vous freiner.

Pour en savoir plus sur le programme de financement au démarrage de Futurpreneur Canada, cliquez ici.

Écrit par: Jean-Philippe L’Écuyer, Entrepreneur en résidence à Futurpreneur Canada

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