Humeyra Karsli ne pense pas que les gens deviennent entrepreneurs par hasard, elle croit que c’est une caractéristique qui est inné en nous dès notre naissance. Comme plusieurs entrepreneurs, lorsque des événements de sa vie l’ont poussée vers l’entrepreneuriat, elle a choisi de suivre sa voie. Humeyra est présidente et fondatrice d’Atlantic Trade Bridge, une entreprise qui facilite les affaires entre les compagnies d’Amérique du Nord, de la Turquie et du Moyen-Orient. Il y a quelques mois, Humeyra a représenté le Canada en tant que déléguée au Sommet des jeunes entrepreneurs du G20 à Istanbul,  (Turquie), et pour célébrer la Semaine mondiale de l’entrepreneuriat elle a voulu partager son expérience de travail à l’extérieur des frontières canadiennes.

Quel est votre parcours?

J’ai déménagé à Montréal il y a 10 ans, après avoir été diplômée du Lycée Français Saint-Joseph à Istanbul.  J’ai étudié les relations internationales à l’Université de Montréal où j’ai eu le temps d’observer les tendances qui régissent le monde et les institutions internationales. Je croyais que beaucoup plus pouvait et devait être fait pour rapprocher les pays et leurs économies.

Après ma graduation, mes ambitions entrepreneuriales ont été mises de côté lorsque je suis entrée à la Fondation ONE DROP du Cirque du Soleil en tant que Gérante des événements spéciaux, un poste que j’ai occupé pendant 3 ans et demie avant de me joindre à Cavalia pour développer les marchés américains. En même temps, je me suis impliquée à la Jeune Chambre de commerce de Montréal, en tant que Directrice de l’entrepreneuriat, où j’ai travaillé avec beaucoup de start-ups canadiennes qui étaient très intéressées par le marché turc, mais qui ne savaient pas par où commencer leur expansion internationale. Je me suis rendue compte que beaucoup d’entreprises avaient besoin de conseils et que c’était un moment idéal pour que je propose une solution.

Comment s’est passée votre expérience de travail au-delà des frontières canadiennes?

Atlantic Trade Bridge performe très bien jusqu’à maintenant, et il est très gratifiant d’aider les entreprises à se développer à l’international. Créer ou renforcer le commerce international est bon pour l’économie, la politique et les relations culturelles entre le Canada et les marchés étrangers, c’est donc gagnant sur plusieurs aspects.

De mon point de vue, lorsque vous voulez prendre une part du marché international, vous devez rester concentrés sur vos objectifs, être sensibles au contexte local et international, et avoir des ressources locales fiables, capables de vous fournir un point de vue de l’intérieur.

Pourchasser toutes les opportunités de marché dans le monde entier peut sembler attrayant, mais la plupart du temps, ne pas trop s’éparpiller se révèle être une stratégie beaucoup plus efficace. Travailler au niveau international requiert une méthode rigoureuse et des horaires de travail très instables. La courbe d’apprentissage est abrupte, et je travaille donc avec des experts locaux du monde entier afin de veiller au meilleur intérêt de mes clients.

Souvent considérés d’importance secondaire, les barrières linguistiques et culturelles constituent de loin les plus grands obstacles à l’implantation des entreprises à l’étranger. En fait, si vous ciblez l’un des quinze marchés émergents, vous vous rendrez vite compte que les clients parlent peu ou pas l’anglais. Mon expérience internationale est un atout important à cet effet car je peux facilement communiquer dans les marchés francophones, anglophones et turcs, et mes différents partenaires locaux m’aident à assurer les communications en arabe et en russe. Au-delà de la langue, Atlantic Trade Bridge se spécialise dans le savoir-faire de l’entreprise et les meilleures pratiques d’affaires entre le Canada, la Turquie et le Moyen-Orient.

Pourquoi pensez-vous qu’il est important pour les entreprises d’envisager l’expansion, à petite ou à grande échelle?

Parce qu’on est en 2015! Le monde change, et en combinant l’Internet, la mondialisation des marchés émergents, toute entreprise (oui, je parle aussi aux start-ups) peut rivaliser à l’international.

Plus de 90% des consommateurs du monde vivent en dehors des États-Unis, le pouvoir d’achat et les besoins croissants de ces marchés émergents représentent des possibilités infinies pour les start-ups et les petites et moyennes entreprises.

Si vous aviez des conseils pour les entrepreneurs qui cherchent à développer leur entreprise (que ce soit localement ou à l’étranger), que seraient-il?

Bâtir une entreprise peut sembler long et ardu, surtout à l’échelle internationale. Il n’y a pas de « recette magique », mais comme la plupart des périples, l’expansion internationale peut se résumer à une série d’étapes. Voici celles que je propose:

1) La même solution ne s’applique pas à tous les problèmes. Votre plan d’affaires et votre stratégie locale ne fonctionneront probablement pas à l’étranger. Prenez le temps d’évaluer vos besoins et de définir vos objectifs. L’aide d’un spécialiste est primordiale à cette étape afin de valider la faisabilité de vos prévisions.

2) Ne présumez rien. Menez des études de marché et identifiez le potentiel du marché international avant de cibler vos clients. La stratégie et la prospection viennent bien après les recherches, alors prenez le temps qu’il vous faut pour bien comprendre le marché qui vous intéresse.

3) Les conclusions de l’analyse de marché vous aideront à décider de la meilleure stratégie à privilégier pour votre expansion. Il existe différentes manières d’entrer sur le marché international, telles l’ouverture de canaux de vente pour distribuer votre produit, offrir vos services pour trouver un partenaire d’affaires local, mettre sur pied une coentreprise, ou tendre la main à des clients potentiels. N’ayez pas peur de tâter le terrain.

4) Le produit peut être fait au Canada, mais est-il fait pour les Canadiens? Ajustez votre produit ou votre service. Ne sous-estimez pas les différences culturelles, sociales, juridiques et économiques.

5) Respectez les réglementations. Que vous vendiez des services ou des produits dans les domaines de l’informatique, du vêtement, des cosmétiques ou de l’alimentation, assurez-vous que vos produits ou services sont conformes aux réglementations locales de votre nouveau marché. Aujourd’hui, grâce à la mondialisation, le transport est plus facile que jamais, mais si vous brûlez l’étape de la validation des procédures réglementaires, vous pouvez perdre du temps et de l’argent.

Pour toute question, vous pouvez rejoindre Humeyra à: hak@atlantictradebridge.com 

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