Promotion de l’entrepreneuriat, (FR) Content Type | 3 février 2016
Il y a tout un mythe autour de l’entrepreneuriat en région. Il y a même une connotation assez négative au terme entrepreneuriat régional. Or, la réalité est à des années-lumière du mythe ! Aujourd’hui, toutes les ressources sont à la disposition de quiconque souhaite entreprendre en région. Alors que certains voient la délocalisation comme une limitation des possibilités et des opportunités, un entrepreneur vient nous prouver tout le contraire. Cet entrepreneur a eu le leadership de faire les choses différemment, et d’entreprendre dans un coin de pays enchanteur. Il a su marier sa fougue entrepreneuriale à son amour pour sa région. Son histoire nous démontre qu’entreprendre en région n’a rien de régional ! Une passion et de grandes ambitions ont fait de lui un entrepreneur dont on est fier, bien au-delà de sa région ! Voici l’histoire Adam, le briseur de mythes sur l’entrepreneuriat en région !
Originaire du Bas-Saint-Laurent, Adam Pajot Gendron a choisi de lancer son entreprise à Rimouski, dans la MRC de Rimouski-Neigette. Pour lui, vivre en région, c’est un choix bien prémédité ! Il souhaitait offrir à sa famille un environnement de vie agréable. La question ne se posait pas, il allait s’établir en région ! Il mentionne avoir hésité entre Chicoutimi et Sherbrooke avant d’arrêter son choix sur Rimouski. Ce choix lui a paru plus judicieux, car il se rapprochait ainsi de sa famille.
Son entreprise, Tortuga Films, est née d’un concours de circonstances. Adam a d’abord fait ses débuts en 2001, dans le domaine de la production télé à Montréal. Vient un moment où on lui refuse un projet de film auquel il tient mordicus. Face à ce refus, Adam décide qu’il va produire lui-même ce film.
« La personne pour qui je travaillais n’était pas intéressée à prendre ce film-là. J’ai dit à ma conjointe, si on veut faire notre film, il va falloir le faire nous-mêmes! Donc on va le produire nous-mêmes !»
Or, il apprend qu’il est tenu d’incorporer une entreprise s’il souhaite obtenir le financement du projet. C’est une règle dans son industrie. Épris de son projet de film, il s’acquitte de cette requête purement administrative. Il incorpore donc une entreprise, dans un souci de conformité. Ensuite, il se lance dans la production de son film et devinez quoi, ce fut un réel succès !
Deux ans plus tard, le projet de film se termine. Adam se retrouve alors à la croisée des chemins. Ce projet lui avait donné la piqûre de l’entrepreneuriat et il ne souhaitait en aucun cas revenir en arrière. Il voulait poursuivre l’aventure !
« Une fois que tu as goûté au fait d’être ton propre patron (…) je trouve que c’est plus difficile de revenir à un travail de type 9 à 5. J’aime trop ça gérer plusieurs choses, je ne veux pas faire une seule chose pour un employeur»
C’est à ce moment qu’il lance officiellement son projet d’affaires. Bien que son entreprise ait été incorporée deux ans auparavant, Adam se retrouvait alors avec une entreprise qui ne demandait qu’à réaliser de nouveaux projets. Initialement, l’entreprise ne devait pas survivre au projet du film, donc tout devait maintenant être mis en place s’il souhaitait en faire une entreprise à part entière.
« Notre démarrage s’est réellement fait 2 ans plus tard, soit après la réalisation de notre film. Nous n’avions pas de cartes d’affaires, ni de site Web, ni d’espace de bureaux»
Il se met alors au travail et rédige un plan d’affaires afin de bien structurer son projet. Aujourd’hui, il mentionne que cette étape a été une étape cruciale pour lui. Il conseille aux jeunes entrepreneurs qui se lancent en affaires de prendre le temps se prêter à cet exercice.
«Autant j’ai peiné pour faire mon plan d’affaires, autant c’est aujourd’hui une fierté de l’avoir fait. Ça a été le travail qui nous a fait voir où on pouvait aller, et tout le potentiel qu’on avait comme entreprise. Ça a été un moment de réflexion.»
Par ailleurs, Adam a bénéficié du mentorat d’affaires dans le cadre de son démarrage. Il a apprécié cette expérience et il mentionne qu’elle lui a beaucoup apporté.
«J’ai beaucoup aimé le mentorat. C’était bien d’avoir quelqu’un à qui parler quand tu as les « blues ». Le fait d’avoir quelqu’un d’externe qui écoute et te donne des suggestions, c’est important. On a réglé des problèmes qui me paraissaient tellement gros, mais finalement, non.»
Si on demande à Adam à quoi ressemble une journée typique pour lui, il rigole. On sait bien que la vie d’entrepreneur est éclectique alors, peut-on vraiment parler d’une journée typique ? Tout de même, il mentionne que son temps est toujours partagé entre le bureau, la famille et le développement des affaires. Chaque midi, il rentre chez lui pour dîner et il prend le temps de faire une sieste rapide de 10 minutes avant de retourner au boulot. Il mentionne que ce mode de vie lui est rendu possible grâce à la facilité des déplacements dans sa région. Sa réalité d’entrepreneur en région lui permet d’accéder à ce niveau de qualité de vie. Il nous donne envie de nous délocaliser en région ce cher Adam ! Quand je lui mentionne cela, il rigole encore plus !
Le récit d’Adam semble aller de soi. Ses valeurs et ses ambitions ont fait de lui un entrepreneur accompli. Pourtant, le fait de démarrer une entreprise de production vidéo à Rimouski n’a rien de commun. Comme il le mentionne lui-même, la vaste majorité des entreprises dans ce domaine sont localisées à Montréal. Adam a donc choisi d’aller à contre-courant, de bouleverser les standards, et il a vu une possibilité que peu de gens arrivent à voir. Établir son entreprise en région, c’est donc croire qu’il est possible de faire autrement. Une preuve irréfutable de leadership qui ne peut laisser personne indifférent.
«On est en 2016 ! Il y a tout ce qu’il faut pour démarrer une entreprise en région ! On a toutes les infrastructures que ça prend ! Envoyer un fichier vidéo maintenant, on fait ça par Internet !»
Quand il pose un regard sur sa vie d’entrepreneur, Adam se dit satisfait. Il aime particulièrement l’indépendance que lui procure le rôle d’entrepreneur. Aucun horaire n’est préétabli pour lui, il est maître de son temps, et il adore cela ! Pour la suite des choses, Adam n’a pas de petites ambitions. Son entreprise vit actuellement une phase de croissance importante et il projette d’aller à l’international prochainement.
«J’ai toujours vu mon entreprise comme une boîte de production vidéo qui créerait du contenu utile, intéressant et divertissant à la fois. Durant les dernières années, on a beaucoup augmenté notre volume de production. On est passé de un à deux films par année à deux films et deux séries par année, en plus des vidéos corporatives. On vise le déploiement à l’international pour la suite des choses.»
L’histoire d’Adam est inspirante pour plusieurs raisons. Dans un premier temps, on saisit bien comment un simple concours de circonstance a pu faire de lui spontanément un entrepreneur. Curieusement, Adam mentionne ne pas avoir aspiré à une carrière entrepreneuriale. C’est plutôt un profond souhait de réaliser son film, qui lui a fait faire le grand saut. Cela témoigne du fait que l’entrepreneuriat devient un simple véhicule quand nos aspirations nous poussent plus loin en avant. Devenir entrepreneur est alors le moyen qui nous permet d’aller au bout de soi ! Encore plus inspirant, Adam est actuellement en train de développer sa firme pour désservir des clients à l’international, à partir de Rimouski. Il a cru au potentiel et à la viabilité économique de son projet dans cette région, et il a foncé. Au fait, c’est exactement ça, entreprendre en région ! C’est-à-dire un mariage parfait entre les ambitions d’un entrepreneur son amour pour sa région. Quand je regarde le parcours d’Adam, je me dis qu’il ne peut qu’inspirer d’autres entrepreneurs à faire de même. De merveilleux développeurs à l’œuvre, sur notre territoire. Des idées de grandeur qui se marient à l’immensité d’un paysage à couper le souffle. Adam Pajot Gendron, brise le mythe de l’entrepreneuriat régional. Il nous prouve qu’entreprendre en région, c’est d’abord entreprendre. Quels sont les ingrédients de l’entrepreneuriat en région ? Des ambitions égales aux entrepreneurs à succès dont on relate le récit, et, une dose de leadership supplémentaire !
Écrit par : Jean-Philippe L’Écuyer, Entrepreneur en résidence à Futurpreneur Canada, jplecuyer@futurpreneur.ca
la page facebook : facebook.com/tortugafims
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