Camille est propriétaire du salon de coiffure Euphorik à Sherbrooke – un espace dans lequel elle a d’abord travaillé en tant qu’employée avant de le racheter en 2018, avec le soutien de Futurpreneur et de Femmessor.

Chez Euphorik, la coiffure est un art servi avec ferveur par huit stylistes passionnées, toujours à l’affût des meilleures techniques pour mettre en valeur leurs clientes.

La pandémie de Covid est venue brusquement interrompre le rythme effréné du salon. Contrainte à la fermeture temporaire, Camille a revu ses pratiques, adapté son offre et son mode de communication pour préserver au mieux son entreprise et se tenir prête pour la reprise.

 

Rester connectée avec son équipe

Durant le confinement, l’essentiel des échanges avec les membres de son équipe ont eu lieu via le groupe Facebook du salon. Quelques rencontres ont été faites via Zoom. « Au début je me mettais la pression avec des meetings hebdomadaires car tout le monde disait que c’était ce qu’il fallait faire. Or, le travail étant interrompu, le management à distance n’avait pas d’intérêt. Je me suis donc concentrée sur ce qui me paraissait essentiel: prendre des nouvelles régulières de mes stylistes et proposer des réunions d’équipe ponctuelles quand cela s’avérait nécessaire. (…)

Dès le départ, toutes les décisions ont été prises en équipe, de façon solidaire. Cela m’a fait réaliser à quel point mon équipe est solide ».

Poursuivre le dialogue avec ses clientes

Camille a maintenu un lien continu avec sa clientèle via Facebook en postant régulièrement des informations sur le fonctionnement du salon, les nouvelles offres ainsi que des vidéos-conseils dédiées aux routines capillaires mais aussi en proposant des consultations en ligne gratuites. Une démarche généreuse, appréciée par ses clientes, mais avec laquelle Camille n’a pas toujours été en phase.

« Trois semaines après le début de la crise, j’ai vécu un malaise. Je me demandais si mes posts sur les réseaux sociaux avaient leur place, si je ne devais pas plutôt m’efforcer de trouver une idée géniale pour aider les gens ».

C’est en partageant largement ses interrogations (avec son équipe, sa coach, son groupe Femmessor (cellule de codéveloppement) et d’autres propriétaires de salons) que Camille a fini par retrouver son cap: malgré la distance, continuer à faire une différence dans la vie des femmes en les aidant à se sentir belles et bien dans leur peau durant le confinement.

 

Adapter son offre

Camille s’est rapidement tournée vers la vente de produits capillaires en ligne – d’abord via Facebook puis, via un site transactionnel rattaché à son distributeur et partenaire Concept JP; ce dernier assurant la gestion des stocks, le traitement des commandes et la livraison sous 48h pour le compte d’Euphorik.

Opération gagnante : les clientes ont, dès le départ, été au rendez-vous!

Outre la vente en ligne destinée à durer, Camille a ponctuellement lancé une offre de kits de coloration à faire chez soi afin que ses clientes ne subissent pas trop longtemps leurs racines disgracieuses. Là encore, beau succès pour les deux journées de vente programmées les 8 et 22 mai. Les clientes ravies ont même envoyé à Camille des photos de leur séance de coloration!

Beaucoup d’amour de part et d’autre donc et une même envie de se retrouver en personne au salon. « La crise a permis de solidifier nos liens ».

 

Se tenir prête pour la réouverture

Camille se prépare en confiance pour la réouverture prévue le 1er juin.  Elle estime que les défis notamment sur le plan financier se présenteront plus tard, lorsque les aides seront supprimées. D’où l’intérêt de limiter les dépenses pour le moment.

Pour ce qui est de la réouverture: « Je pense que ça va bien aller. Cela va nous obliger à ralentir, nous avons l’habitude de prendre deux ou trois clientes à la fois, de ne pas diner, de finir nos journées en même temps. Ces habitudes vont changer. J’entrevoit cela un jour à la fois, une cliente à la fois.

Concrètement toutes les stylistes seront équipées de masques et de visières et le lavage des mains se fera régulièrement. La température des clientes sera prise à l’entrée et des séparateurs seront installés entre les postes de travail. Afin de faciliter le travail et permettre aux coiffeuses de se consacrer pleinement à leurs clientes, une réceptionniste à temps plein s’occupera de l’accueil de ces dernières, de l’encaissement et de la désinfection des postes de travail entre les clientes.

A l’heure où nous écrivons, Camille et son équipe fixent les nouveaux rendez-vous des clientes programmées à leur agenda en amont du confinement. Cette étape passée, il s’agira de gérer la folie des nouveaux rendez-vous (à ce jour, plus de 400 personnes sont sur liste d’attente).

« On va travailler fort. Il va falloir que tout le monde s’arme de patience et soit respectueux. J’ai aussi en tête que certaines personnes auront vécu des choses pénibles durant le confinement, nous devrons accueillir leur conversation de manière ouverte tout en sachant nous protéger psychologiquement. Il va être important de beaucoup se parler entre collègues et de rire aussi!

Ce que je souhaite avant tout pour le retour, c’est créer une ambiance chaleureuse pour l’équipe et les clientes, malgré le plastique. Il viendra un temps où nous ne parlerons plus de la Covid ».

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