
Option jusqu’à présent timidement retenue, le recours au télétravail a fait un bon avant dès l’avènement de la crise sanitaire et semble en voie de normalisation, au point de bouleverser les mœurs professionnelles.
Or, l’intégration en accéléré du travail à distance a constitué un réel défi pour nombre d’entreprises peu ou pas familières de ce système. Travailler depuis la maison n’est pas aussi simple que la formule peut le laisser croire. C’est en effet notre rapport au travail, à son organisation, nos relations d’équipe et interpersonnelles qui doivent être repensés, adaptés, réinventés.
Ne faisant, à ce jour pas l’objet d’une réglementation spécifique, le télétravail relève encore du champ expérimental; Et son succès, dans l’intérêt et le respect des droits de chacun, dépend largement de l’adoption, par les gestionnaires, de bonnes pratiques.
Afin de nourrir notre réflexion à ce sujet, nous nous sommes rapprochés de Josyanne Villeneuve –consultante en ressources humaines spécialisée en gestion du changement, transformation organisationnelle et soutien RH des PME.
Le télétravail rend poreuse la frontière entre sphère privée et sphère professionnelle de par la confusion des espaces physiques. Cette spécificité peut s’avérer plus ou moins contraignante dépendamment de la réalité personnelle, sociale et matérielle des travailleurs-ses.
La mise en en place du télétravail requiert donc pour l’employeur de s’informer de la situation personnelle de chaque employé-e. Du fait de la pandémie, de nombreux parents se voient contraints de garder leurs enfants à la maison. Certains doivent s’occuper de personnes vulnérables… Des solutions spécifiques de conciliation famille-travail doivent pouvoir être mises en place dans pareils cas (aménagement horaire notamment).
L’employeur doit en outre se préoccuper de la bonne installation et du matériel dont chacun dispose pour pouvoir effectuer ses tâches dans des conditions satisfaisantes (espace suffisant, possibilité de s’isoler, mobilier adéquat, connexion internet performante…) et proposer, le cas échéant, des solutions adaptées telles que le financement du matériel nécessaire.
La crise a vu l’explosion des outils de visioconférences tels que Teams, Zoom… qui sont venus compléter les outils plus traditionnels (mails, téléphone) pour communiquer avec son équipe.
En matière de télétravail, le maintien du contact avec les employé-e-s est une des clés du succès… à condition que le lien soit qualitatif et adapté aux exigences professionnelles et aux besoins des travailleurs-ses. Il est important de mettre en place des rendez-vous réguliers, appels d’équipe et appels individuels purement professionnels, relatifs au travail à faire, aux objectifs et aux problématiques y afférentes. Mais il est tout aussi essentiel de prévoir des appels visant simplement à prendre des nouvelles et à s’assurer que chacun va bien.
De même, ne pas négliger les échanges et autres activités informels (rendez-vous Zoom autour d’un café, 5@7, ateliers sportifs…) faisant que l’on a plaisir à se retrouver entre membres d’une même équipe.
Le contexte pandémique a mis en lumière les enjeux de la santé mentale. Les mesures de confinement ont en effet généré un stress et une anxiété nouvelle, difficilement repérable en situation de télétravail. L’installation de climat de travail harmonieux, la bonne communication faisant place à l’écoute des employé-e-s peuvent permettre de rassurer ces derniers; voire, de réduire leur anxiété.
Ainsi que le précise la CNSST dans son guide des normes sanitaires en milieu de travail – COVID-19: Il est important de pouvoir détecter rapidement les personnes qui seront plus particulièrement touchées par les risques psychosociaux de la pandémie. Les signes et les symptômes de la détresse psychologique sont de quatre ordres : physique, cognitif, émotif et comportemental. Pour être significatifs, ces symptômes doivent s’accompagner d’un changement d’habitudes et de comportements.
En cas de détresse psychologique, il est important de diriger ces personnes vers le programme d’aide aux employés (PAE) ou d’autres ressources de soutien.
La crise a révélé un besoin accru de déconnexion.
Avec le travail à distance, vient la tendance à compter sur une disponibilité permanente des employé-e-s qui travaillent sur leur ordinateur et donc à des réponses instantanées de leur part. Or, tout comme au bureau, l’efficacité et le bien-être au travail impliquent de pouvoir se concentrer sur ses tâches, de faire des pauses régulières ; soit de se rendre indisponible pour un temps donné.
En outre, un des avantages du télétravail est de pouvoir rompre avec le rythme traditionnel (9 à 5 avec une heure de pause le midi) et d’adapter son horaire plus librement, en fonction des tâches à accomplir et des besoins du service.
Une exigence de disponibilité continue voire une surveillance accrue induisent pour les employés-es une charge mentale excessive et contre-productive.
Pour être viable, efficace, mais aussi source de bien-être professionnel, le télétravail doit reposer sur un lien de confiance et la responsabilisation de chacun.
Site de l’ordre des conseillers en RH agrées : https://ordrecrha.org/
Institut National de la santé publique au Québec https://www.inspq.qc.ca/sante-au-travail
Site de la CNSST : https://www.cnesst.gouv.qc.ca/Pages/accueil.aspx
Et sa trousse COVID 19 : https://www.cnesst.gouv.qc.ca/salle-de-presse/covid-19/Pages/trousse.aspx
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