Les leaders communautaires ont la chance unique de former la nouvelle génération de visionnaires. Le mentorat peut être considéré à la fois comme un devoir et une responsabilité dans la construction d’une communauté entrepreneuriale plus forte.  

Pour Jennifer Ménard-Shand, le mentorat est gratifiant, et une activité qui lui est chère. Après une carrière de dix ans dans le secteur de l’hôtellerie chez Maple Leaf Sports Entertainment, elle a fait sa marque dans le domaine du recrutement entre 2008 et 2018 au sein de The Bagg Group (aujourd’hui Talent World), une agence de placement à part entière où elle avait été embauchée par son mentor. 

En 2018, Jennifer a racheté une partie de la société puis a créé Staff Shop, une agence de placement à part entière dont la clientèle se situe au Canada, aux États-Unis et dans les Caraïbes. Entrepreneure prospère, Jennifer reste ancrée dans ses racines autochtones. Sa capacité à établir des liens avec les jeunes entrepreneures autochtones a été un atout culturel qui lui permet aujourd’hui de partager ses connaissances professionnelles, en tant que mentore.  

« Je sais à quel point cela peut être difficile d’entreprendre, plus particulièrement pour les femmes autochtones. Il y a tant d’obstacles à l’entrée et je pense que la représentation est importante pour comprendre cela et permettre d’éliminer ces obstacles », affirme-t-elle. 

« En tant que femme Ojibwée des Premières Nations et Canadienne française, j’ai dû affronter les problèmes d’oppression courants auxquels font face les femmes autochtones. Jusqu’à la fin de mon adolescence, je ne me suis pas sentie connectée avec mes racines à cause des stéréotypes qui existent. » 

Jennifer reconnaît les obstacles systémiques auxquels sont confronté.e.s les entrepreneur.e.s autochtones à travers sa propre expérience, soulignant la force et la bravoure de leurs parcours entrepreneuriaux.  

« Lorsque vous vous asseyez en face d’un.e entrepreneur.e autochtone, vous devinez que leur chemin a été long. Il serait dommage qu’ils ne réussissent pas à cause d’un manque de représentation ou de lien avec des personnes auxquelles ils peuvent s’identifier », dit-elle.  

Tyra Paul est une jeune entrepreneure autochtone qui est propriétaire de la marque de vêtements Drip Avenue 902. Elle est soutenue par Jennifer dans le cadre du programme de mentorat de Futurpreneur.   

« J’adore Jennifer », dit-elle. « J’ai vraiment établi un lien personnel avec elle, et je me sens vraiment à l’aise pour lui parler. » 

L’empathie fait partie de l’approche du mentorat adoptée par Jennifer.  

« Je me mets à sa place, à son niveau », dit-elle. « Je lui donne l’espace nécessaire pour qu’elle puisse être elle-même, tout en lui donnant une orientation, des idées et des conseils. Mais c’est vraiment à elle de décider. J’essaie de ne pas lui imposer trop de solutions ou de l’empêcher de faire des erreurs. »  

Tyra dit apprécier l’approche du mentorat de Jennifer — tantôt stratégie, tantôt soutien. 

« C’était vraiment agréable d’avoir quelqu’un de mon côté, surtout en cette période difficile », dit-elle. « Cela m’a donné un sentiment de puissance, et lorsque vous vous sentez forte, vous agissez d’une manière que vous n’auriez jamais cru possible auparavant. »  

Selon Jennifer, le mentorat excessif est un piège dans lequel les mentor.e.s tombent souvent. Alors que les mentor.e.s sont là pour fournir des conseils et apporter de la sagesse, l’entrepreneur.e reste l’unique décisionnaire en ce qui concerne son entreprise. 

À propos de Tyra, elle affirme : « Il est important qu’elle pense par elle-même, qu’elle apprenne à prendre des décisions, qu’elle en assume la responsabilité et qu’elle s’appuie sur moi pour obtenir ce dont elle a besoin, à son propre rythme. Bien sûr, je saisis chaque occasion de la soutenir en lui fournissant des ressources dans le but d’accélérer le processus, mais je fais aussi très attention à l’équilibre entre ce que je fais et ce qu’elle fait. »  

Ayant développé son entreprise avec l’aide du mentorat, Jennifer fait part des caractéristiques d’un bon mentorat. Elle se souvient de l’importance du soutien moral apporté par son mentor.  

« Il a vu du potentiel et a investi en moi, il a cru en moi plus que je ne croyais en moi-même à l’époque, et j’ai saisi cette opportunité. Un peu plus de dix ans plus tard, j’ai pu acheter la ligne de services que j’avais créée au sein de son entreprise avant qu’il ne vende le reste. C’est ainsi que Staff Shop est né. La société profite également aux milliers d’employé.e.s que nous déployons à travers le Canada et à notre clientèle en Amérique du Nord. » 

Le mentorat a joué un rôle clé dans son propre parcours d’entrepreneure, alors elle ne rate aucune occasion de rendre la pareille.   

« Personnellement, je n’aurais pas réussi à aller aussi loin sans les mentor.e.s et les “Yodas” de ma vie qui m’ont ouvert la voie de la réussite », déclare la mentore. « Notre cri de guerre à Staff Shop cette année était “Leadership Factory” (usine de leadership), et nous cherchons toujours des moyens de nous assurer que les membres de notre équipe développent leurs compétences au sein de l’organisation ou en dehors de celle-ci. Et si nous pouvons créer plus de leaders, il y a un retour sur investissement mutuel pour toutes les personnes impliquées. » 

Pour les personnes qui ont construit leur carrière et souhaitent contribuer au développement de leur communauté, Jennifer a un conseil : donner à son prochain.  

« Je souhaite simplement encourager les autres leaders à donner de leur temps pour aider à créer plus de leaders. Il est de notre responsabilité de donner en retour. Je conseillerais aussi aux entrepreneur.e.s de trouver le mentor ou la mentore qui leur convient. Trouvez votre Yoda, car personne ne peut réussir par soi-même. » 

Obtenez jusqu'à 60 000 $
d’aide financière
et le soutien de l'un
de nos 2 400+ mentors.

En savoir plus →